Sabrina & Co
Ecoutez un extrait de "Sabrina & Co"
Sabrina & Co
Dans cette chanson, le message de Tex est on ne peut plus clair. La violence sous toutes ses formes, qu’il assimile au niveau le plus bas du manque de distance avec les événements, relève le plus souvent des comportements masculins que féminins. Pour Tex, la propension marginale de l’homme à devenir agressif est très supérieure à celle des femmes. C’est un postulat qu’il pose à priori. Tex ne considère pas pour autant que les femmes sont incapables de violence (mettez une lionne en colère me disait-il en rigolant), mais il leur associe plus une propension à la douceur, à la protection, à la raison, au compromis et au pardon, de surcroit quant elles sont mères ou l’ont déjà été. Dés lors, quand les femmes s’abaissent à la violence, c’est l’ultime recours à la raison, au pardon ou aux autres qualités de régulation qui s’envolent. Tex a toujours été persuadé qu’avec plus de femmes à la tête des États, les peuples seraient sans doute moins belliqueux. C’est cette idée qui est latente dans « Sabrina & Co » ou il dénonce la perdition des femmes dès lors qu’elles s’égarent dans la violence gratuite ou le pouvoir fascisant.
La chanson est écrite en mars 2009 et Tex est encore marqué par le conflit irakien en 2003 avec le « scandale d'Abou Ghraib » en 2004 et notamment la diffusion de photographies montrant des détenus irakiens humiliés et torturés par des militaires américains dont des femmes.
Au delà de ses idées et du conflit irakien qui planent sans nul doute derrière la chanson, c’est aussi contre un ensemble de drames humains que Tex s’insurge : Guerre en général, terrorisme, prostitution… Comme d’habitude, il s’engage dans ses chansons avec force et conviction. C’est un morceau qu’il a composé de toutes pièces depuis les paroles jusqu’à la musique toujours très rock. Tex reste fondamentalement ancré dans cette culture. Pour lui, cette musique plus contestataire porte mieux ses idées engagées.
Eiffel en prend bonne note et pratique les arrangements sans compromis. A la violence des mots s’associe la violence de la musique comme pour en souligner la puissance. En rythmique, la Fender d’Eiffel joue des sonorités aigües avec distorsion en première partie de couplet, pour jouer ensuite dans des sonorités plus graves avec le même effet en seconde partie. Les ponctuations solo survolent la rythmique en allant chercher des notes hautes en manche, créant ainsi un relief contrasté qui renforce encore le coté contestataire des paroles. Pour la petite histoire, l’enregistrement de ce morceau a engendré des désaccords entre les deux amis, l’un voulant faire entrer dans de justes mesures, la toute relative gestion du temps musical de l’autre. On appréciera également l’idée du break silencieux en milieu de morceau et une fin claire et net qui tranche avec les habituelles baisses progressives de volume. Avec « Sabrina & Co », Plein Ciel rappelle encore et toujours qu’il compte parmi les groupes de Rock amateurs. Écoutez, ça va bouger.
Guenaël Pervenci le 12.11.2010
