Parenthèse
Ecoutez un extrait de "Parenthèse"
Plein ciel sort de ses classiques et quel bonheur ! Tex m’a avoué qu’il s’agit là du plus beau texte que Plein ciel n’ai jamais produit. C’est un must ! Amis écrivains, penchez vous dessus et voyez comme rien n’est laissé au hasard.
Une rupture sentimentale qui secoue Eiffel est à l’origine de cette nouvelle composition. Ce dernier se met alors à écrire pour extérioriser son amertume qu’il tente de mettre entre parenthèses pour ne plus en souffrir. Comme d’habitude, l’écriture est rapide et sans fioritures (Est il encore nécessaire de rappeler qu’Eiffel ne met pas trois plombes pour écrire ses chansons). Puis il envoie tout cela en bloc à Tex avec trois notes de piano et un air lalaté par derrière. "Tu pourrais chanter cela" ?
Tex essaye de s’y mettre, mais le manque total de structure du texte original l’empêche de travailler. Les premiers résultats sont trop approximatifs, les mots courent après les notes sans vraiment les rattraper… Le chanteur est embêté car il connaît tout l’enjeu et l’importance que ce projet a pour Eiffel. Tex comprend que cette chanson est écrite comme un message. Qu’elle fait référence à des situations vécues ou des objets précis. Il perçoit que pour Eiffel ce morceau est non seulement une lettre musicale mais aussi un cadeau. Dès lors, Tex ne s’inscrit plus dans une simple obligation de moyens, mais dans une obligation de résultat.
Commence alors un long travail de réécriture et de négociation entre les deux amis durant lequel chaque mot est discuté. Tex retravaille la chanson en callant syllabe par syllabe, rime par rime, avec le souci permanent de valider tout ce qu’il écrit en le chantant dans sa tête sur les quelques accords de piano qu’il fait tourner en boucle.
Eiffel complique la chose car il devient exigeant tant ce projet lui tient à cœur. Il souhaite par exemple que les mots "Desigual", "Vendôme", "Montparnasse" apparaissent dans la chanson. Tex commence à s’arracher les cheveux, mais tout finit par s’harmoniser après des heures de travail. C’est aussi la première fois que Tex passe autant de temps pour s’entrainer à chanter une chanson (travail du souffle, de la voix et des intonations). Il m’a même confié qu’il s’était mis une grosse pression pour être prêt à l’occasion de la séance d’enregistrement prévue en mai 2010.
Les premiers arrangements d’Eiffel sur cette chanson ont déplu à Tex, car le seul piano sur lequel il s’était tant entrainé avait disparu. Tex a finalement convaincu Eiffel de revenir à cette base piano de départ et de lui faire jouer juste un "chabada" en guise de rythme en filigrane. Eiffel le termine par une pluie d’orage qui souligne la mélancolie du thème et qui n’est pas sans évoquer 'Riders on the Storm' des Doors, groupe mythique et de référence pour les deux membres de Plein Ciel. Le résultat est surprenant dans leur répertoire, mais surprenant dans le bon sens. Bonne écoute aux amateurs du genre et aux autres.
Guenaêl Pervenci 27.07.10